Chapelle St Fraimbault

St Georges de la Couée

  Notre modeste chapelle de SAINT-FRAIMBAULT semble être la plus ancienne du département. Elle se compose d'une simple nef que certains auteurs datent du XVII, siècle et d'un petit vaisseau avec absidiole en cul de four antérieurs au XI' siècle. Le sol à carreaux de la nef est en très forte montée dirigée vers le chœur et le sarcophage de saint Fraimbault. La voûte est grossièrement lambrissée à trois pans et cinq tirants nus.

   L'intérêt majeur de notre petite église réside dans le tombeau de saint Fraimbault . Ce petit monument se compose de la confession en gros moellons et libages plus importants. Elle est voûtée en berceau et forme une sorte de four au fond duquel se trouve le sarcophage même de notre saint.

   Sur le mur de droite, en haut du vais-seau, vous trouverez des peintures murales ocre-rouge et jaune difficiles à distinguer, présentant des saints mérovingiens : saint Eloi, sainte Radegonde, saint Michel et sa lance. Elles dateraient du XV' siècle et se continuent dans le cul de four.

   En dehors de la statue de saint Fraimbault, derrière l'autel, à gauche, vous avez un saint mitré en terre cuite du XVII' siècle ; à droite, également en terre cuite et de la même époque, une sainte Anne et la Vierge enfant. Remarquez encore dans le fond de la chapelle, près de la grande porte, la statue en terre cuite d'un religieux en habits noirs : saint SIVIARD , compagnon de saint Fraimbault, dont la chapelle et le sarcophage ont depuis longtemps disparu.

   Le vitrail du pignon au-dessus de la grande porte représente saint Fraimbault anachorète et a été dessiné par le peintre Müller comme d'ailleurs les trois autres dans les petites baies romanes du chœur et qui représentent les produits de la vallée : le blé avec bleuets et coquelicots, la vigne avec ses grappes et les pommes.

 

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SAINT FRAIMBAULT

   Il naquit en Auvergne à la fin du Vème siècle d'une famille noble et riche qui le destinait et l'avait préparé à briller à la cour royale.

   Très vite, il se retira à Yvry-sur-Seine, pour y vivre la vie de solitaire, voué à la pénitence, à la prière et au travail. Trop près de Paris pour sa tranquillité, il part à Micy, dans le Loiret, où un monastère, dirigé par saint Maximin le recueille et le protège pour un temps de l'admiration de ses anciens amis de la cour.

   Ensuite, c'est son passage dans la vallée des "Gabronnes" (il y a encore, à quelques centaines de mètres de la chapelle, un lieudit "Les Gabronnes"), éthymologie possible: vallée des chèvres). En plus de sa prière et de sa pénitence, il défriche, enseigne et fait même des miracles. De là, c'est en Mayenne qu'il va ériger un nouvel ermitage ; il y mourra au milieu du VI' siècle.

   La tradition veut qu'on transporta sa dépouille dans le cimetière mérovingien des Gabronnes, qu'on a retrouvé au siècle dernier à deux cents mètres de la chapelle. Ce n'est qu'ensuite, quand la sainteté du solitaire fut reconnue, que l'oratoire fut élevé à cette place.

   Lors des invasions normandes, on aurait transporté son corps à Senlis, sauf son chef qui, lui, est conservé et vénéré à Saint-Fraimbaultde-Prières près de Laval.

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F raimbault dans ce désert réclamé des fiévreux

R emet en leur santé ces pauvres douloureux.

Aux malades des dents en. apaise la rage

Il guérit de la pierre et les goutteux soulage

Met l'esprit en repos des pauvres affligés

Bénit les pas qu'ils font pour être soulagés.

Aussitôt qu'à ce Saint chacun fait sa prière

Un bien inespéré succède à ses misères.

Louons avec ferveur ce puissant favori

Tout répond à ses vœux et se trouve guéri.

 

(Acrostiche de Marc Coeffé

de

Château-du-Loir 1704)

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D'après "Aux pays des Gabronnes"

de Mr. PAUL CORDONNIER

avec l'aimable autorisation de l'auteur